Rendre la matière vivante C'est un fil qui enlace et relie les différents travaux d'Anne Marie Renno. De la chaise vivante, aux effets de l'herbe qui bouge, en passant par le talus du train, se retrouve une insistance à garder la présence vivante aussi bien dans les paysages qui disparaissent, que dans une nature qu'elle sublime, ainsi que dans les nus où elle excelle à extraire le vif de la chair. Ses premières œuvres seront figuratives d’abord à l’huile puis à l'acrylique, réalisées dans des tons vifs, à travers des scènes de la vie quotidienne, mais certains détails leurs donnent déjà un caractère d'étrangeté .puis la figuration deviendra moins directe, les corps échappent à leur réalité, les couleurs se pastellisent, entre des gris, rosés et bleutés qui adoucissent les formes, mais aussi par un travail précis, varié d'estompage des postures corporelles, de déformation par anamorphose ainsi que d'incrustations de matières diverses, des tissus usés ,témoins de travaux de femmes disparues elle y inscrit ainsi quelque chose d'un passé qui l'émeut ou y laisse apparaître des traces qui y surgissent de manière imprévue, comme autant d'accidents, faisant rupture souvent énigmatiques, façon de tromper ou détromper ou de déplacer simplement le regard des spectateurs ou le sien.
« on ne représente jamais qu’une partie du scintillement de la réalité ,de la chose ,de l’événement « Cette phrase de Franck Hommage soutient son travail depuis 20 ans |